Au cœur de la Campagne de Russie

Lettres historiques du capitaine Boniface de Castellane.

Pendant la Campagne de Russie de 1812 le capitaine Boniface de Castellane - futur maréchal de France - rédigea de nombreuses lettres alors qu’il servait dans l’escadron sacré, chargé de la protection personnelle de l’Empereur Napoléon Ier.

Grâce à sa position privilégiée, Castellane avait accès à l’estafette impériale, un service postal spécial qui lui permettait d’envoyer ses lettres depuis les zones de guerre les plus avancées, au plus près de l’Empereur. Ces documents autographes, d’une qualité de conservation remarquable, offrent un récit direct et vivant de la campagne, avec les mentions précises de lieux, de dates et d’événements clés.

Lettre de THORN – 2 juin 1812

Un témoignage rare de l’intérieur de la campagne :

Envoyée depuis Posen, cette lettre manuscrite de trois pages marque le point de départ de Boniface de Castellane vers la Russie. Elle livre un aperçu authentique de ses préparatifs logistiques et de ses conditions de départ, dans un ton intime et direct :

« Je vous écris de chez le forgeron qui finit d’arranger ma voiture. […] J’ai mis ma n°23 (ici la 24) à la poste de l’armée… »

Cette phrase constitue une mention explicite et rare de l’usage de la poste impériale, un service réservé à l’élite militaire. Castellane confirme ici son accès à ce canal privilégié de communication au cœur des opérations.

Il évoque aussi ses liens personnels dans les cercles proches du pouvoir, comme en témoigne cette autre phrase :

« J’aurais pu vous l’adresser sous couvert de Lavalette… »

Comte de Lavalette, directeur général des Postes et proche de Napoléon, n’était pas seulement un relais logistique, mais aussi un signe d’influence - voire de confiance - dans l’entourage impérial.

Lettre de MOJAISK & MOSCOU – 12 à 14 septembre 1812

Des portes de Mojaisk aux palais de Moscou : la Grande Armée entre dans la capitale

Rédigée entre le 12 et le 14 septembre 1812, cette lettre de quatre pages est l’une des plus émouvantes de la correspondance de Boniface de Castellane. Écrite au fil de l’avancée des troupes napoléoniennes vers la capitale, elle témoigne en temps réel des derniers kilomètres parcourus par la Grande Armée avant l’entrée dans Moscou.

« Je vous écris du village… nous sommes à un très beau château du Prince Galitzine […] Nous sommes à Moscou. »

Par cette formule sobre, Castellane marque une étape capitale de la campagne : l’occupation de Moscou par les troupes françaises, le 14 septembre. Le choix du château princier comme point d’arrivée révèle à la fois le raffinement architectural des lieux et le contraste saisissant avec la dureté de la marche militaire.

Ce témoignage direct et manuscrit est l’un des rares récits contemporains à restituer avec autant de clarté l’avancée logistique, géographique et humaine de l’armée impériale dans les jours précédant la prise de la ville.

Lettre de PETROWISKY & MOSCOU – 16 & 17 septembre 1812

Moscou en flammes : Castellane témoin de l’incendie de septembre 1812:

Les 16 et 17 septembre 1812, Boniface de Castellane rédige une lettre de quatre pages d’une intensité dramatique exceptionnelle, partagée entre Moscou en proie aux flammes et la résidence impériale de Petrowisky, en périphérie.

Témoin direct de la catastrophe, il confie :

« Ce feu qui a pris est une chose épouvantable… il paraît que les Russes l’ont mis à dessein. »

Par cette phrase saisissante, Castellane livre un témoignage rare et personnel sur l’incendie de Moscou, qui détruisit une grande partie de la ville quelques heures seulement après l’arrivée des troupes françaises. La lettre, partiellement rédigée depuis le cœur même de la ville, reflète l’angoisse ambiante, le chaos logistique et les premières interrogations sur l’origine volontaire du sinistre, que l’histoire confirmera.

Il évoque aussi son installation dans le palais du Kremlin, la recherche d’un logement pour l’Empereur Napoléon, et son transfert vers Petrowisky, une résidence impériale russe hors de la ville, évoquée ici dans une mention manuscrite rarissime, bien plus précieuse encore que les cachets postaux de Moscou eux-mêmes.

Lettre de MOSCOU & TROISKOE – 18 à 20 octobre 1812

Du feu de bivouac à la retraite : Castellane face à l’hiver russe :

Rédigée entre le 18 et le 20 octobre 1812, cette lettre poignante marque un tournant majeur dans la Campagne de Russie : le début de la retraite de la Grande Armée.

Castellane écrit dans des conditions précaires, installant son récit au plus près de la réalité du terrain :

« Je vous écris d’un feu de bivouac… Au combat du 18, Fernand a reçu plusieurs coups de lance de cosaques. […] Les carabiniers se sont couverts de gloire. »

À travers ces lignes, il dresse un portrait à la fois personnel et militaire du conflit : les attaques des cosaques, la bravoure des carabiniers français, la désorganisation croissante. On y suit également les mouvements de l’armée vers Kalouga, tentative avortée de percée au sud, prélude à la longue retraite.

 

 

Chaque lettre de Castellane représente une pièce d’archive unique, mais celles datées de l’occupation de Moscou et du début de la retraite sont d’une rareté exceptionnelle. Elles offrent un regard intime sur les derniers jours de l’Empire en Russie, précieux pour les historiens, philatélistes, et collectionneurs de manuscrits napoléoniens.

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