

Quand l’histoire de la Colombie s’imprime sur ses timbres
Aujourd’hui, cap sur l’Amérique latine pour explorer l’une des plus fascinantes épopées philatéliques.
Ce pays aux paysages contrastés et à l’histoire tourmentée a vu ses mutations politiques, ses luttes pour l’indépendance et ses réorganisations territoriales s’inscrire… sur ses timbres.
Véritables témoins de l’histoire en marche, ces petites vignettes offrent un voyage unique dans le temps.
L’indépendance : naissance d’une nation
L’histoire commence en 1819, lorsqu’un homme, Simón Bolívar, mène la Grande Colombie vers l’indépendance face à la couronne espagnole.
Mais cette union éphémère éclate dès 1830 : le Venezuela et l’Équateur prennent leur autonomie, ne laissant subsister que la Nouvelle-Grenade – le futur cœur de la Colombie actuelle.
La Confédération Grenadine (1858–1861)
En 1858, la jeune république devient les États-Unis de la Nouvelle-Grenade. Dès le 1er septembre, un timbre fiscal de 20 centavos noir fait son apparition. Puis en 1859, les tout premiers timbres-poste voient le jour, libellés Confed. Granadina – Correos Nacionales.
Ces premières émissions lithographiées réservent déjà des trésors aux philatélistes. L’une des raretés les plus prisées ? Un bloc de 12 timbres, comportant un exemplaire tête-bêche dans l’angle supérieur droit: ce bloc est passé entre les mains de grandes collections sud-américaines,

Les États-Unis de Colombie (1861–1886)
Avec un nouveau changement de constitution, le pays devient les Estados Unidos de Colombia.
Le gouvernement centralise la gestion des courriers inter-étatiques et internationaux. Les timbres prennent alors une nouvelle mention.
Parmi les raretés notables : un timbre de 50 centavos, normalement vert sur papier azuré, apparaît imprimé en rouge… sur une planche destinée aux 20 centavos ! Une erreur spectaculaire qui fait le bonheur des collectionneurs les plus aguerris.

Les États souverains de Colombie (1863–1886)
Une loi de 1859 autorise chaque État souverain à gérer son propre service postal.
De 1863 à 1886, c’est donc une mosaïque de timbres locaux qui voit le jour. Certaines émissions sont d’une grande rusticité, mais leur rareté et leurs variations typographiques les rendent captivantes.
Citons les émissions de :
Bolívar au nord de la Colombie : comme ce 10 centavos vert sur lettre partielle.
(lettre ci-dessus)

Cauca - Au sud-est de la Colombie - Unique exemplaire d'une paire seule sur lettre.
Antioquia, Cundinamarca, Tolima, Santander, Panamá, etc. : chacune publie ses propres séries, souvent imprimées à Medellín ou Bogotá, et parfois utilisées en dehors de leur zone, jusqu’en Europe.
La République de Colombie (depuis 1886)
La Constitution de 1886 met fin aux États souverains et fonde un État centralisé. Les émissions deviennent nationales, mieux imprimées et plus homogènes. C’est le début d’une ère nouvelle pour la philatélie colombienne.
Impossible de clore ce voyage sans évoquer les vignettes aériennes de la Compagnie Colombienne de Navigation Aérienne. Vendues comme surtaxes aériennes par l’administration, elles furent oblitérées et utilisées bien que non officielles à l’origine. Elles figurent aujourd’hui parmi les pièces maîtresses de l’aérophilatélie mondiale.
Quand les timbres deviennent mémoire nationale
Des luttes pour l’indépendance aux réformes constitutionnelles, des erreurs d’impression aux émissions locales insolites, les timbres de Colombie racontent une histoire vivante, passionnante et parfois méconnue. Une invitation à découvrir, collectionner et transmettre cette mémoire imprimée.

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